20/03/2011
Côte d'Ivoire

Les coupures d’eau et d'électricité aggravent la crise humanitaire

Amnesty International met en garde contre une aggravation de la
crise humanitaire suite à la coupure de l’approvisionnement en eau et en
électricité dans une grande partie du pays depuis le début de cette
semaine. Dans les zones centre, nord et ouest du pays, les conditions
d’assainissement sont déplorables et les services médicaux souffrent de
graves perturbations, selon l’organisation. Le 3 mars 2011, la Compagnie Ivoirienne d’Électricité a nié toute responsabilité dans la coupure de
courant qui a commencé le 28 février. Cette entreprise a précisé que des
agents de l’administration (loyale au président sortant Laurent Gbagbo)
avaient coupé l’électricité "pour des raisons de sécurité nationale".
Les zones affectées par ces coupures sont principalement contrôlées par
les forces qui soutiennent Alassane Ouattara, internationalement reconnu
comme le vainqueur de l’élection présidentielle de novembre 2010. Les
coupures affectent également des zones contrôlées par les autorités
loyales à Laurent Gbagbo dans l’ouest du pays. "L’administration de
Laurent Gbagbo viole de manière flagrante le droit à l’eau et à des
services d’assainissement adéquats tels que consacrés par le droit
international. Le gouvernement est tenu d’assurer un accès permanent à
l’eau et veiller à ce que le droit à la santé et le droit à un logement
adéquat ne soient pas menacés par des coupures de courant"
, estime
Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty
International. Au cours de la dernière semaine, la situation s’est
encore détériorée dans plusieurs régions du pays et notamment à Abidjan
où des dizaines de milliers de personnes ont été contraintes de fuir les
affrontements violents qui ont opposé des commandos armés et des
membres des forces de sécurité loyales au président sortant Laurent
Gbagbo. Amnesty International a envoyé une mission de quatre semaines en
Côte d’Ivoire en janvier et février 2011 qui a enquêté sur des
violations et atteintes aux droits humains, commises à la fois par les
forces fidèles à Laurent Gbagbo et par les Forces Nouvelles. Ces
violations incluaient des exécutions extrajudiciaires, des mauvais
traitements, des détentions arbitraires, des disparitions forcées et des
violences sexuelles y compris des viols.

Amnesty International – AllAfrica 04-03-2011